La grosse question que l’on se pose lorsqu’on fait cohabiter plusieurs systèmes d’exploitation au sein d’une même machine est : « Comment je vais m’en sortir pour exploiter mes documents indifféremment des deux côtés ? ».
Je vais donc prendre le temps de vous présenter la solution que j’exploite depuis des années.
Périmètre
Pour reprendre l’introduction, l’idée ici est d’avoir à disposition ses fichiers du quotidien (que l’on place dans son espace utilisateur dans les dossiers Documents, Musiques, Vidéos, etc.) sous sa session Windows et sous sa sessions Linux sans avoir à y réfléchir.
Donc nous sommes dans le cadre d’un dual-boot dont les deux systèmes peuvent être utilisés indifféremment. Et pour être plus précis, nous sommes dans le cas où il n’y a qu’un seul disque dur (voire plusieurs disques durs montés en RAID 1 ou RAID 5 ce qui revient au même).
Solutions envisageables
Il existe beaucoup de solutions à cette problématique. Parcourons ensemble les plus connus :
Avoir une partition dédiée
A l’installation de la machine, on réserve une partition de données que l’on formate avec un système de fichier qui est exploitable par les deux systèmes d’exploitation. Par exemple, du Fat32 si la partition fait moins de 4 Go et du NTFS si elle est plus grande que cela.
Avantage :
- Simple à mettre en place ;
- Pas de duplication de fichier.
Inconvénients :
- Il faut prévoir très précisément son dimensionnement afin de laisser assez de place pour les partitions systèmes mais pas trop pour avoir une partition de données la plus grande possible. Très souvent, ça se solde par un manque de place du coté système ou du coté données ;
- Il faut soit s’accorder à mettre ses données dans une partition séparée (
D:/
sous Windows et/data
sous Linux par exemple), soit travailler pour que l’espace de travail de notre utilisateur soit directement sur cette partition (ce qui peut être un peu délicat sous Windows).
Utiliser un montage réseau
Plutôt que de stocker ces fichiers son poste, on peut les stocker sur un NAS par exemple et y accéder via un montage réseau.
Avantages :
- Très simple à mettre en place si on possède un NAS ;
- Pas de duplication de fichier ;
- Non seulement on peut partager ses fichiers entre ses différents systèmes mais également entre ses différentes machines ;
- Ça laisse un maximum de place sur le disque de notre poste pour les systèmes d’exploitation.
Inconvénients :
- Il faut accéder au réseau en permanence. Ce qui exclut ce concept d’un ordinateur portable qui se déplace sur différents sites. ;
- En fonction de la qualité du réseau, certaines ressources peuvent être lente à charger et causer des frustrations ;
- Il faut soit s’accorder à mettre ses données dans une partition séparée, soit travailler pour que l’espace de travail de notre utilisateur soit directement sur cette partition (ce qui est un peu risqué en cas d’absence de réseau).
Utiliser un synchroniseur de fichiers sur Internet
Nos fichiers sont à la fois sur notre poste et sur un serveur qui permet à tous nos systèmes d’exploitation de récupérer les modifications à chaque démarrage.
On pourrait utiliser Nextcloud, par exemple, pour réaliser cela.
Avantages :
- Nos fichiers sont accessibles hors-ligne et synchronisés au retour du réseau ;
- Non seulement on peut partager ses fichiers entre ses différents systèmes mais également entre ses différentes machines ;
- Simple à mettre en place directement sur l’espace utilisateur.
Inconvénients :
- Les fichiers sont dupliqués sur chaque partition, il faut donc prévoir beaucoup d’espace disque par système et avoir un gros disque dur ;
- Il faut mettre en place un serveur ou utiliser un service tiers.
Mettre toutes ses données sur la partition Windows
Plutôt que d’avoir une partition de données dédiée, on dimensionne la partition Windows suffisamment grande pour recevoir nos données. Quant à la partition Linux, on lui donne une taille permettant de recevoir uniquement la distribution et nos applications.
On va ensuite configurer notre distribution Linux pour qu’elle utilise les dossiers de l’espace utilisateur de Windows en lieu et place des siens.
Avantages :
- Dimensionnement simplifiée des partitions ;
- Pas de duplication de fichier ;
- Pas de configuration à réaliser sous Windows.
Inconvénients :
- Un peu plus complexe à mettre en place que les autres solutions ;
- Il faut que Windows se soit éteint complètement (pas d’hibernation ni de démarrage rapide) sinon la partition NTFS n’est pas exploitable par Linux.
Solution retenue
C’est la dernière solution que j’ai retenu.
Je mets toutes mes donnée sur la partition Windows et pour cela je monte les dossiers type Documents, Musiques, Vidéos, etc. dans mon dossier utilisateur sous Linux.
Je privilégie le montage (mount bind
) plutôt que le lien symbolique pour deux raisons.
La première c’est que ma Debian se bloquera au démarrage si la partition Windows n’est pas disponible (parce qu’hibernation par exemple) ce qui me permet d’éviter un démarrage dégradé qui ne disposerait pas de mes fichiers.
La seconde c’est que cela rend cette solution transparente pour le système et les applications.
Et comment on s’y prend concrètement ?
Je vous prépare un autre article, plus court, sous forme de tuto pour vous expliquer tout ça.
Salut, est ce que tu pourrais nous donner le lien de la suite de l’aarticle stp.
Cordialement
Clément
Salut,
Ca aurait été avec plaisir mais je n’ai jamais pris le temps de la rédiger… 😅
Peut-être un jour 🙂
Bonjour, j’ai aussi choisi cette solution:
1/ partition ext4 avec linux Mint
2/ partition ntfs avec Windows 10/11
3/ partition ntfs avec tous mes documents
4/Pour des raisons pratiques, j’utilise aussi un carte microSD formatée en Fat32 (permet un échange facile de fichiers mais taille maxi = 4 GO.
5/ Avec l’appli Disques de Mint, j’ai réglé le montage de la partition Documents, mais étant débutant, ça ne fonctionne vraiment que si Nemo s’y est déjà connecté.
Conclusion : cela fonctionne parfaitement en lecture et écriture sur la partition ntfs.
Voila comment je suis « passé à Linux » en dual boot, grub étant mon bootloader.
Mais même si j’aimerais basculer à 100%, il faut bien reconnaitre que Windows est bien fini et bogue très peu. On ne peut pas en dire autant de Linux Mint, ici en version 20.3.
Update de mon poste précédent:
J’ai remplacé Mint par une autre distro linux très proche et que vous conseille pour sa simplicité (comme Mint), sa stabilité (basée sur Debian) et sa compatibilité native avec les disques Windows chiffrés sous Bitlocker : Q4OS.org
Donc un dual boot avec un Win Pro ne lui fait pas peur, Q4OS demande à monter le disque Bitlocker au démarrage, puis un mdp Admin et dès lors, on obtient les droits en lecture/écriture sur le disque chiffré Windows depuis linux.
Pas mal !
Update de mes posts précédents : Je suis revenu à Mint (21.2). En effet, il est l’un des rares Linux à permettre une montée de version. C’est maintenu et c’est propre. Q4OS, installé dans mon post précédent est excellent, mais oblige à réinstaller le système et les applis pour la montée de version. Je ne veux pas refaire tout ça tous les ans.
Le véritable « game changer » de Mint, est qu’il reconnait les partitions Bitlocker au boot et demande le mot de passe. Et à la différence de Q4OS, Mint peut mémoriser « définitivement » ce mot de passe. Donc, la partition Bitlocker est montée et accessible dès le démarrage et sans effort particulier (c’est transparent, sauf la premiere fois pour la sauvegarde du mot de passe).
Donc, par rapport à mon post du 8 juin 2022, ma configuration est désormais:
1/ partition ext4 avec linux Mint 21.2 (chiffrée par Luks)
2/ partition ntfs avec Windows 11 (chiffrée par Bitlocker)
3/ partition ntfs avec tous mes documents (chiffrée par Bitlocker et montée dans les 2 systèmes au démarrage).
Tout est chiffré, tout est partagé.
Dernier inconvénient : Même si la partition bitlocker monte automatiquement au démarrage de linux Mint, je ne peux y stocker le /home. Il faut en effet d’abord ouvrir le répertoire de montage en cliquant dessus dans Nemo (sections Périphériques, en bas à gauche), ce qui rend alors enfin visible tout le contenu de la partition. C’est instantané au clic, mais cela veut dire qu’au démarrage, aucune application Linux ne peut aller chercher des répertoires ou des données sur la partition bitlocker, bien qu’elle soit déchiffrée.
>>> Si qqun à la solution pour ce « dernier kilomètre », cela me permettrait de mettre le /home sur la partition bitlocker. Avec pour avantage de partager immédiatement au boot des données avec les applis Windows (genre, les profils Thunderbird et Firefox).